‘L’école à l’Hôpital, ça existe !’

Au 1er étage du bâtiment B de l’hôpital Novo de Pontoise, une salle du service pédiatrie se distingue par son affiche de « Pétronille et ses 120 petits » apposée sur sa porte. Cette héroïne du livre de Claude Ponti qui se bat, s’échappe, se fait aider, fait de belles rencontres et est secourue, résume au mieux le parcours des jeunes occupants. Car ici, dans cette pièce colorée, plusieurs enfants trouvent « une bulle de normalité et un souffle de liberté » dans un quotidien rythmé par les soins. Quelques heures par semaine, des jeunes de 3 à 18 ans ne sont plus seulement diabétiques, drépanocytaires, asthmatiques, cancéreux, opérés, victimes de troubles alimentaires ou proies d’idées suicidaires. Ils redeviennent des élèves. Un bien et une joie qu’ils doivent à l’Éducation Nationale (créateur de l’unité d’enseignement de l’Hôpital René-Dubos dans les années 2000) et à Sandrine Vallon, l’enseignante spécialisée qui restaure chez eux le désir d’apprendre, sans évaluation ni jugement. Cette Pontoisienne leur propose lecture, écriture, maths, musique ou encore arts plastiques par le prisme du jeu et des temps d’échanges bienvenus entre eux. 

 

« Bulle » de normalité et de couleur

« Mon quotidien change beaucoup car le profil et l’âge des enfants varient, la priorité est donnée à leurs soins et exige de ma part de l’adaptabilité », explique-t-elle. « Je fais le tour du service pédiatrie chaque matin et me rend une fois par semaine au secrétariat de l’hôpital de jour pour connaître les besoins des enfants. C’est une démarche que je mène en concertation et en coopération avec les parents, les médecins, les infirmiers, les assistantes sociales, les psychologues et les éducateurs de jeunes enfants. En fonction des souhaits exprimés, de l’état des enfants et des possibilités offertes par leur parcours de soins, je réalise mon emploi du temps, propose des séances dans la chambre de l’enfant ou en petits groupes dans une salle de classe dédiée », détaille la coordinatrice de l’unité d’enseignement depuis 2022 qui connaît là sa 3ème vie d’enseignante spécialisée.

 

Métier passion depuis 22 ans

« J’ai débuté en 2003, d’abord en tant que maîtresse E à Villiers-le-Bel, à Goussainville et à Pontoise pour aider des élèves à surmonter leurs difficultés d’apprentissage, de concentration et de mémorisation. Puis, dès 2016, j’ai été maîtresse G à Cergy et à Tahiti pour encourager des élèves timides ou empêchés d’apprendre à dépasser leurs craintes et à avoir confiance en eux. Ici, l’expérience est encore différente. Bien que je ne sois plus itinérante dans 4 écoles, j’ai le sentiment de bouger encore plus ! », conclut cette enseignante passionnée.   

C’est en ville

Coordinatrice de l’unité d’enseignement créée par l’Éducation Nationale à l’hôpital de Pontoise, Sandrine Vallon assure la continuité pédagogique de patients âgés de 3 à 18 ans. Sa salle de classe dédiée, apaisante et colorée, est parsemée de lettres de l’alphabet, d’instruments de musique inattendus, d’albums jeunesse et de jeux. « Les enfants y reprennent leur métier d’élève selon leur désir et choisissent leurs apprentissages », confie Sandrine Vallon. En fin de séjour, ils colorient un poster au nom symbolique : Le Monde fantastique.

Bio

D’abord maîtresse E puis maîtresse G au sein des RASED, Sandrine Vallon est depuis trois ans l’une des 155 enseignantes spécialisées en France à exercer en milieu hospitalier.