Bloquer, débloquer.

Le 10 septembre, le mouvement « Bloquons tout » a sonné l’alerte. Ce n'est pas une poignée d'agitateurs qui s'est levée, mais des travailleuses, des travailleurs, des étudiants, des retraités. Leur action a été renforcée par un large mouvement social le 18 septembre car les fins de mois impossibles, les services publics laminés, les inégalités croissantes, ne laissent plus d'autre choix que celui de l'action collective.

À ceux qui caricaturent ces mouvements en simple entrave à la « liberté de circuler », 
rappelons qu'il s'agit au contraire de défendre la liberté de vivre dignement. Quand les loyers explosent, quand les prix de l’énergie étranglent les foyers, quand les salaires stagnent tandis que les profits des multinationales atteignent des sommets, qui viole vraiment la liberté ? 

La maire de Pontoise a cru bon de se moquer de ce mouvement, affirmant qu'il faudrait « débloquer » plutôt que bloquer. Ce mot d'esprit résume une vision de droite qui refuse de voir la réalité sociale. Débloquer, dans ce langage, ce n'est pas répondre à la souffrance des habitants : c'est laisser filer les injustices, fermer les yeux sur la précarité, accepter que la pauvreté s'installe dans nos quartiers. A Pontoise, les loyers élevés empêchent l’installation des plus modestes, les services publics reculent, et la jeunesse vit  dans l'angoisse de l'avenir.

Au lieu de s'attaquer à ces urgences, la droite locale fait de la « sécurité » son obsession. Mais la véritable sécurité n!est pas le nombre de caméras : c'est savoir si l'on pourra se loger, se soigner, se nourrir et avoir un avenir digne. La seule vraie sécurité, c'est la sécurité sociale: logement, santé, éducation, dignité.

« Bloquons tout » n'est pas une fin en soi : c'est un moyen de se faire entendre face à un gouvernement sourd et face à des responsables locaux qui préfèrent ironiser plutôt que  d'agir. Le blocage symbolise une société en panne qui refuse d’écouter les colères légitimes. 

Alors oui, Mme la maire, débloquez ! Débloquons les moyens d’offrir à chaque pontoi-sien.ne. une vie digne.  Le 10 et 18 septembre, nous avons rappelé que la solidarité est notre arme, que la dignité est notre horizon, et que l'histoire avance toujours grâce à celles et ceux qui ont osé dire non. La colère est juste, et l'espérance est possible.

Groupe Pontoise Ensemble
Florence Chambon, Gérard Bommenel.