Agir pour la santé
Au bout de 5 ans et demi de mandat, la municipalité lance enfin un Contrat Local de Santé (CLS), en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé d’Île-de-France, en se donnant pour ambition de « réduire les inégalités territoriales et sociales en matière de santé ».
Cette volonté, nous ne pouvons que la partager. Depuis 2020, le début de l’actuel mandat, nous n’avons cessé d’alerter et surtout de proposer, sur le sujet des fractures sanitaires de notre territoire en matière de prévention, d’accès aux soins et de santé mentale. Mais derrière l’affichage d’une démarche participative et d’un « diagnostic territorial » à grand renfort de communication, nous ne pouvons ignorer les limites de cette initiative. Comment prétendre lutter contre les inégalités d’accès aux soins, quand se dégrade l’offre de santé de proximité ? À Pontoise comme ailleurs, les délais pour consulter un médecin généraliste ou un spécialiste ont explosé. Les permanences de soins sont insuffisantes, et les services d’urgence saturés. La création d’un CLS commence par un questionnaire, certes utile, mais qui risque de n’être qu’un gadget si les réponses n’aboutissent pas à des décisions politiques fortes et financées. Car derrière les « perceptions » des habitants, ce sont des réalités bien connues qui s’imposent : la désertification médicale,  la précarité sanitaire, l’exclusion numérique dans l’accès aux démarches de santé, ou encore la détresse psychologique croissante de certains pontoisiens en particulier des jeunes. Autre angle mort de ce contrat : le rôle des collectivités dans la prévention. Où est l’investissement concret de la ville dans les campagnes de dépistage, l’éducation à la santé dans les quartiers populaires, ou le soutien aux associations locales de prévention ? Où sont les dispositifs de santé scolaire renforcés, les permanences psychologiques pour les adolescents, les étudiants et les jeunes travailleurs, les accompagnements aux démarches de soins pour les personnes âgées isolées ? De plus, ce diagnostic ne peut faire l’impasse sur la situation sociale globale, situation déterminante pour la santé : logement, emploi, alimentation, environnement. Là encore, la municipalité reste timide, voire absente. Alors oui, il faut un Contrat Local de Santé. Mais un contrat exige de l’engagement, de la clarté, et surtout des moyens. Pas une simple photographie de la situation actuelle, mais un plan d’action ambitieux, co-construit avec les habitants et porté politiquement. C’est ce que nous continuerons à défendre au Conseil municipal et sur le terrain, aux côtés de celles et ceux qui agissent déjà pour la santé de toutes et de tous. Car la Santé ne doit pas être un slogan, mais une priorité. Et pour cela, il faut passer des intentions aux actes concrets. 

Le groupe « Pontoise Ecologique et Solidaire » – Sandra Nguyen Dérosier